Pour plus d'informations sur cette histoire, sur son origine, sur le concept, et pour découvrir l'introduction, jetez un œil au premier billet. J'ai volontairement choisi de ne pas reproduire les prompts ici, tout en indiquant à chaque entrée la carté de référence. Vous pouvez retrouver les prompts dans les règles de Après l'accident
Et maintenant, les 4 premières entrées...
Entrée 1 - 3 de Cœur
Journal d’exploration d’Alicia. 21 novembre 2011. Je crois. Je ne sais pas. Les lumières ne s'éteignent jamais ici, et ma montre s'est arrêtée. Sans doute l'impact lors de ma chute.
J'ai exploré une dizaine de ces pièces, et elles se ressemblent toutes. Ou presque. Parfois, le motif sur la tapisserie change, par un détail. Parfois, il y a une prise électrique à un endroit. Je ne sais pas vraiment à quoi elles servent d'ailleurs, le format ne correspond à rien de ce que je connais.
Où est-ce que je viens d'arriver ? Franchement, j'en viens à penser que je suis dans le coma, ou pire, et que c'est mon esprit qui me joue des tours. Ou un truc dans le genre. Parce que si je suis vraiment quelque part, comment j'y suis arrivée ? Comment tout ça est alimenté en énergie ? Qui a construit ça et pourquoi il n'y a personne ?
MEEEEERDEEEEEEEEEEEEEE !
Désolé. Faudra couper ça au montage. Si y a un montage un jour.
Bon. Et faut que j'avoue que j'aurais bien échangé une partie du matos que José portait. Notamment le matelas gonflable. Parce que là, je douille. J'ai mal dès que je plie ou déplie mes doigts de la main droite. J'ai un peu... Non, en fait j'en n'ai aucune idée. J'ai dormi. À même le sol. Sur cette foutue moquette. Et entre la douleur et le bourdonnement constant de ces néons, le repos a pas été ouf.
J'ai essayé de lancer mon sac sur ces néons, mais ça ne fait rien. Comme s'il y avait une vitre devant. Et j'ai pas de force pour le lancer, là, avec mon bras que j'essaie de bouger le moins possible.
J'ai enquillé deux Pom'potes ce matin. Au réveil, quoi. Je vais continuer à explorer. J'ai l'impression que l'agencement des pièces change quand je quitte une pièce pour une autre. Faudrait que je fasse mon petit poucet, tiens.
Entrée 2 - 8 de Cœur
J'ai été réveillée pendant mon dernier somme. Une étrange mélodie qui n'a duré que quelques secondes. Je n'étais pas sûre de l'avoir vraiment entendue. Un reliquat d'un étrange rêve ? Non, car alors que mes sens étaient en éveil, derrière le bourdonnement des néons, je l'ai de nouveau entendue. Comme un air électronique, un truc simple et entêtant. Qui ne dure que quelques secondes.
J'ai essayé de compter dans ma tête la durée entre chaque passage. Environ 300 secondes... 5 minutes, non ? Oui, je crois que c'est ça. Mais c'est tellement faible que j'ai presque peur que ce soit dans ma tête, comme une rémanence auditive. Comme un acouphène.
Je suis resté là... quinze minutes ? vingt minutes ! Je crois que je l'ai bien entendu 4 fois. Donc 20 minutes. Et j'ai hésité. Essayer de reprendre des forces ou partir à la recherche de la source ? J'ai essayé de fermer les yeux, mais cette mélodie m'obsède.
Je me suis relevée. Comme j'ai pu, le bras me fait toujours aussi mal, même s'il est un peu plus mobile. J'ai repris mon sac. Pour l'instant, l'opération Petit Poucet est mise de côté. Je n'ai pas assez de choses à laisser derrière moi pour pouvoir retrouver ma trace. Et je n'ai pas vraiment d'endroit que je veux absolument retrouver. Là, j'erre. Je vais essayer de trouver cette fichue mélodie, et partir dans sa direction. Peut-être que là-bas, les pièces sont différentes ? Le jaune me tape sur le système.
J'ai intégré la piste Mélodie dans le jeu. Elle correspond au 2 de Pique.
Entrée 3 - 7 de Cœur
Jaune. Toujours Jaune. Toujours cette même pièce. Encore et encore. Juste une simple variation.
Ma première exploration, j'avais 13 ans. Je suivais mes cousins et on avait décidé de partir explorer le vieil orphelinat abandonné près de chez nos grands-parents. Un lieu à la sinistre réputation dans le coin. Abandonné depuis plus de deux décennies, à l'époque, et la source d'un nombre incalculable de légendes locales parmi la jeunesse.
On y était arrivé en fin de matinée, avec de quoi pique-niquer à midi. J'étais la plus jeune du groupe, et la seule fille. Sacrée combo ! Les gars m'ont vite laissé un peu derrière. "Tu surveilles qu'on n'est pas suivi. Tu restes bien dans l'entrée. On va là-haut, et c'est pas vraiment pour les filles sensibles comme toi." Tu parles !
Bref, j'ai attendu un peu, seule, dans l'entrée, et je me suis avancée sur le premier des trois étages du grand bâtiment. Et là, un enfilement de chambres. Une centaine avec mes yeux d'enfant, tellement le couloir était long. Pas plus d'une vingtaine, je dirais aujourd'hui. Bref. Je me raconte ça parce que c'est un peu l'effet que me font toutes ces pièces qui se ressemblent. Là-bas, c'était pareil. Toutes les chambres à l'identique. Des cadres de lit métalliques dépouillés de tout, parfois un bureau ou une chaise. Et puis, la chambre 17. Posé, au milieu, Lenny. Une peluche d'éléphant, avec un T-Shirt portant ce nom. La trombe légèrement abîmée, décousue, avec un peu de mousse qui sortait. Un œil en moins. Mais tout de suite, j'ai su qu'on était fait l'un pour l'autre.
Mon sac est posé devant moi. Je me repose un peu avant de poursuivre mon exploration. La mélodie revient, de manière irrégulière j'ai l'impression. Mais je sens que je m'en rapproche. Lenny est d'accord avec moi. Cela fait plusieurs années maintenant qu'il me suit dans chaque exploration, rivé à mon sac. Mon ange gardien. Mon protecteur. Mon compagnon. Il m'aidera à sortir de là.
Entrée 4 - Reine de Carreau
Bon, journal d'exploration d'Alicia. Je ne sais plus trop quel jour nous sommes. Cet endroit me semble totalement irréel. Irréaliste même. Je dois être salement tombée sur la tête, et c'est sans doute une hallucination due à un coma. Ou un truc dans le genre.
Parce que ce lieu me fait vaguement penser à un truc dont les gars parlaient l'autre soir. Les Black Rooms ? Non, Black c'est noir, et la seule couleur que je vois ici c'est le jaune. Les Backrooms, peut-être ? Je n'avais pas forcément fait attention à leur discussion, je préparais notre expédition. Mais à tous les coups, ça s'est infiltré dans mon subconscient, et il le rejoue ici.
Je me rappelle qu'ils discutaient d'un phénomène d'internet. Ils étaient tous les deux autour du PC de José. Une photo qui ressemblaient étrangement à l'endroit où je me trouve. Et des gens qui évoquaient cet endroit. Un labyrinthe dont il n'est pas possible de sortir. Qui se trouve dans les extrémités de la réalité.
Je me rappelle leur avoir dit, en passant, que si la photo était arrivée jusqu'à nous, c'est que quelqu'un en était sorti. Mais Alain préférait l'hypothèse comme quoi quelqu'un, "ou quelque chose", avait carrément accéder à notre réalité depuis cet endroit pour nous envoyer cette photo. Voire, que c'était l'endroit lui-même qui communiquait avec nous.
L'endroit est plus flippant en vrai que sur la photo. La profondeur de champ de l'image ne révèle pas l'atroce horreur où je me trouve. L'immensité de l'endroit. Et le grésillement des néons. Il est devenu une part omniprésente de mon existence. Je ne l'entends même plus, mais s'il devait s'arrêter... je ne sais pas, en fait.