Voici ma revue de lecture/visionnage/écoute/jeu des 15 derniers jours. On garde le format habituel, avec le coup de cœur en tête de liste.
N’hésitez pas à commenter mes retours, à me proposer des choses proches ou qui pourraient m’intéresser dans les commentaires !
Barry
Et voilà, Barry, c'est fini.
Cette saison 4, annoncée comme la dernière, aura à nouveau réussi à me retourner. Entre changements de ton, choix radicaux, ellipses folles.
Barry, ça commence comme une comédie noire, mais ça a toujours été une tragédie, en fait. Ces personnages ne pouvaient pas sortir indemnes de cette histoire. Aucun.
Barry, c'est aussi une série folle au niveau plastique. Dans la mise en scène, le jeu des caméras. Ces plans longs, iconiques. Cette saison nous gâte là-dessus : la sortie de prison de The Raven, l'attaque à au lance-roquettes, l'achat d'armes, l'attaque de la maison... C'est maîtrisé, chaque plan a quelque chose à dire, et Bill Hader (créateur, scénariste, réalisateur, acteur) a des choses à dire. Sur l'Amérique, sur Hollywood.
Par son côté construit, renversant, engagé, Barry restera pour moi une série marquante de ces dernières années. Je ne me rappelle pas avoir été marqué autant par une mise en scène, hormis Breaking Bad/Better Call Saul. C'est du grand art. Et ça veut dire quelque chose (quand Cousineau parle de l'héritage/image de Barry, mon dieu !).
La fin est dure. Abrupte. Violente. C'est un regard désabusé sur le poids des mots et des images. Sur la vérité. Un sans faute.
Succession
Et voilà, Succession, c'est fini.
4e saison, et on reprend directement les hostilités liées aux événements du final de l'année dernière. Logan d'un côté, ses enfants de l'autre (les trois "héritiers").
Personne n'est à sauver dans cet enfer capitaliste et hors-sol. Les rares moments d'empathie qu'on pourrait avoir sont généralement battus en brèche rapidement par les actions et les comportements infâmes de ces protagonistes pour qui pouvoir, argent, contrôle sont les maîtres-mots de l'existence.
Mais pourquoi suivre Succession alors ? Parce que c'est sacrément bien foutu. L'ambiance est assez folle, la mise en scène et les acteurs sont parmi ce qui se fait de mieux. Les scènes sont longues, amenant parfois le malaise dans ces dialogues où les blancs, les hésitations s'installent. Le scénario s'emballe, parfois sur des éléments que je ne maîtrise pas forcément ("notre ennemi c'est la finance !"), mais souvent avec brio. Avec notamment un sacré point de rupture dans le milieu de la saison.
Les événements vont crescendo sur la fin de cette saison 4, également fin de la série. Et personne n'est épargné. Même si certains arrivent à s'en sortir mieux que d'autres, à quel prix pour leur humanité (mais est-ce vraiment ce qui les motive ?).
Un très bon casting à tous les niveaux, même dans les rôles secondaires et mineurs. Avec des personnages qui évoluent, pas forcément en bien. Est-ce une comédie ? Une satire ? Une tragédie ? Un peu de tout ça. Servi sur un plateau d'argent et accompagné d'une musique magnifique, et réalisé de main de maître.
Ted Lasso
Et voilà, Ted Lasso, c'est fini.
On quitte les personnages horribles et antipathiques pour plonger dans le feel good. Ted Lasso, ce coach américain débarqué à Londres pour de mauvaises raisons, qui va gagner le cœur d'un club, d'une équipe et former une véritable famille à des lieues de chez lui.
Football is Life ! Football est surtout un prétexte à amener des tranches de vie, des réflexions, à tirer le meilleur de chaque personnage et ne pas broyer du noir. Ted Lasso, c'est une série qui vous envoie, à chaque épisode, une dose de bonheur.
Mais tout n'est pas téléphoné, et si parfois on est clairement dans du soap, il y a des touches dures, sensibles, qui donnent toute sa saveur à la série. Les adversaires qui deviennent alliés, les ruptures, les réconciliations, l'évolution des personnages qui grandissent au contact des uns et des autres.
Le final de Ted Lasso est parfait. Il clôt les intrigues, amène chaque personnage vers un meilleur futur, et n'en fait pas trop. Les épisodes de cette saison étaient parfois un peu trop longs, et si certains arcs étaient dispensables, cette dernière saison à Richmond aura été des plus agréables.