Il y a quelques semaines, j'ai diffusé un brouillon, non mis en page, de ce qui va devenir Global Corp. Ce brouillon, il vient du cadre "23e étage", que j'ai écris pour les Deadcrows et la version française de Monster of the Week. On m'a posé des questions sur la raison autour de cette sortie. Je prends ma plume pour vous en expliquer les raisons.
Mes premiers contacts avec les Deadcrows remonte à mars et juin 2018. Où l'on m'indiquait que mes Mystères pour la Route devaient quitter le format PWYW dans lequel ils étaient, pour ne pas atteindre aux droits de l'auteur (qui autorise explicitement le contenu tiers ...). Cela m'avait coupé dans l'élan de produire ces mystères. Mais je m'étais plié à leur demande.
Lors de la campagne de financement pour la VF, je leur ai fait de nombreux retours sur le bestiaire, qui me semblait souvent très bancal d'un point de vue technique.
Le 7 janvier, je suis contacté pour participer à la seconde vague de cadres pour la VF. On me propose un cadre illustré, reprenant une créature du bestiaire, payé 50€. Deadline fin février. Je rends une première version le 13 février, relance le 23 mars pour savoir si c'est bon. Je reçois un premier retour le 26, puis une validation le 16 avril, avec une demande de participer à la relecture éditoriale des autres cadres de la vague. En échange de crédits et d'un exemplaire auteur.
Sur les mois d'avril et mai, j'échange et fais quelques retours. En septembre, le contact reprend pour valider les illustrations spécifiques. Je participe également à la relecture éditoriale et à des échanges autour d'autres cadres, jusqu'au mois d'octobre. Je signe également à ce moment-là mon contrat d'édition (portant uniquement sur mon cadre). Je réalise des retours à nouveau en Janvier 2020.
Silence radio ensuite. Je relance pour savoir où ça en est ... en avril 2021. Il y a du retard. En juillet 2021, sans en être informé, je vois arriver les cadres de jeu en PDF sur DriveThruRPG. Je leur informe que le texte de présentation pourrait être mieux formaté (à ce jour, ça n'a pas été revu) :
Aucune communication véritable sur la mise à disposition de ces cadres, et aucune nouvelle sur la sortie des versions physiques. Peu de communication vers le public, mais aucune vers les auteurs (du moins, moi, pour les autres je ne sais pas). La mention à "une toile de fond à la Buffy" me gêne un peu au niveau du contenu du cadre, mais bon. Certains éléments du PDF (texte pixellisé) me gênent aussi. Je reçois accès aux PDF des autres cadres (en réponse à mon mail).
J'attends donc la version physique. Au niveau du contrat, voici ce qui est indiqué :
Au hasard des réseaux sociaux, je découvre le 25 juin la réception d'un exemplaire auteur par un autre auteur. Moi, toujours rien. Pas de nouvelles. Je vois le livret arriver chez Philibert, au Temple du jeu... Le 2 juillet, je les contacte pour les informer de mon souhait de rompre le contrat. Le livre physique n'a pas été édité dans les temps, et je n'ai toujours pas reçu de reddition des comptes, prévue au 30 juin dans le contrat :
Je ne m'oppose pas à l'exploitation de l'oeuvre produite, mais je souhaite récupérer mon texte pour le proposer autrement. Le 14 juillet, je relance à nouveau (n'ayant pas de réponse), en indiquant de plus que je n'ai toujours pas reçu d'exemplaire auteur (quand d'autres l'ont eu, eux). Je reçois une réponse rapide, on m'indique que pour l'histoire du contrat on me recontactera. Mi-août je leur transmet mon adresse, je reçois l'exemplaire début septembre.
Ce sera, pour moi, la fin de l'aventure avec les Deadcrows. Je regrette le manque de communication auprès des auteurs. Si je n'effectuais pas une sorte de veille, je serai sans doute passé à côté de la sortie PDF. Et j'attendrais encore l'annonce de la sortie des settings et mon exemplaire auteur. Comment se fait-il que certains auteurs le reçoivent, et pas d'autre ? Cela donne une sacrée mauvaise impression, et la sensation d'être relégué en "auteur de second plan".
Au niveau travail, c'est pire. Je n'ai pour l'instant rien touché concernant ce cadre (ah si, un achat sur itch.io). Je n'ai reçu aucun bilan des ventes. Je n'ai pas reçu les exemplaires auteur de mon travail de relecture éditoriale. S'il n'y avait eu que le retard, avec une communication là-dessus, je serai passé outre. L'ensemble des faits ne me permet pas de ne pas agir pour mon texte.
Je trouve la traduction de Monster of the Week bonne, et qui plus est importante pour la culture et la diffusion de ce jeu. Je trouve malheureusement que la gestion des Deadcrows sur la production francophone est ratée. D'un point de vue respect des auteurs, mais aussi d'un point de vue contenu (le bestiaire est beau, inspirant, mais je le trouve raté d'un point de vue technique, et je ne conseille pas les cadres qui souvent ne respectent pas le propos du jeu original).
D'autres éditeurs font un excellent travail, qu'il faut souligner (et je le ferai dans d'autres billets). Mais pour pouvoir avancer et expliquer la sortie de Global Corp, j'avais besoin de faire sortir ça. Pour que peut-être d'autres évitent une mauvaise expérience et se retrouvent dégoûté. De mon côté, j'ai d'autres projets, ce n'est pas vital pour moi d'être publié chez un éditeur.
Ce sera tout. Continuez à jouer à Monster of the Week ! Le jeu le mérite. Mais n'hésitez pas à regarder ce que proposent les auteurs indépendants francophones comme anglophones autour du jeu, grâce à l'autorisation de l'auteur du jeu pour publier du contenu tiers (c'est d'actu, ça, non ?).
Suite à ce billet, j'ai été contacté par les Deadcrows, qui m'ont réglé les droits d'auteurs sur les exemplaires physiques produits pour le 23e étage. (Addendum du 29 janvier)